Après que Marion a passé son test de japonais nous sommes allés voir une expo à la galerie de l’ANU. C’est Ludger notre camarade allemand qui nous en avait parlé quand ils sont venus manger avec sa femme Christiana. Ces tapis ont été tissés par des hommes en Afghanistan et au Pakistan et ces hommes ont tissé leur quotidien. Certains de ces tapis ont été tissés par des réfugiés pakistanais avec comme modèle les posters de propagande politique produits par les mujahidines ou par le gouvernement interimaire mis en place après que Gorbatchev ait annoncé le retrait des troupes sovietiques en Afghanistan. Ce qui est dingue c’est que aucun des posters n’a survécu, il ne reste que les tapis.





Un génération entière a grandi sans voir autre chose que la guerre. Avant la guerre ce sont les pyramides et les chamaux qui servaient de décoration sur les tapis, aujourd’hui ce sont les chars et la khalachnikovs.









Quand les tisseurs de tapis ont commencé à incorporer l’imagerie de la guerre dans leur travail ils l’ont tout d’abord fait pour s’exprimer personnellement et pour transmettre ce qui était en train de se passer dans leur pays. Les tisseurs ont fait des tapis qui représentent la carte de l’Europe à partir de cartes qu’ils ont trouvé dans des livres scolaires. A partir des années 80 ces cartes ont été entourées de frises représentant des tanks et des hélicoptères de guerre.






In 2002 des tisseurs Turcs du Nord de l’Afghanistan on commencé à tisser des tapis représentant les attaques du onze septembre et certains de ces tapis incluaient des textes en anglais clairement destinés à une audience internationale que l’on peut rencontrer dans Chicken street la rue la plus touristique de Kaboul. On a aussi retrouvé ces tapis en vente sur Ebay.




