Comme tout arrive avec du retard en Australie, et à canberra en particulier, nous avons eu droit à notre lockdown après tout le monde. Le 12 août le premier cas de Covid 19 de l’ACT s’est promené de partout en ville et à réussi à contaminer un bon paquet de gens mais jamais plus de 50 par jour. Au final on ne peut pas dire que nous ayons eu beaucoup de cas actifs en même temps mais toutefois suffisamment pour que tout le monde soit forcé de rester à la maison. Ce lockdown est tombé à point nommé, j’étais tellement fatiguée que j’aurais du m’arrêter quelques jours pour tenir le coup. ici l’école à la maison fonctionne bien pour la majorité des gamins, évidement ceux qui ne font rien à l’école ne font rien chez eux mais au moins tous sont équipés de Chromebooks et avec les Google Meet et Google classroom j’ai pu continuer à enseigner et même traquer leurs progrés bien mieux qu’en classe. L’emploi du temps a été allégé même si certains jours j’ai travaillé entre 10h et 12h car il y avait beaucoup d’admin à faire pour s’assurer que les enfants allaient tous bien.
Le bien être des enfants était la priorité de ce lockdown et nous les profs avec notre duty of care on était en première ligne. Première semaine d’école à la maison, une de mes élèves a décidée de faire son coming out sur classroom en postant une video du style je suis gay et je suis fière à tous ses profs. Dans la foulée elle a dit à ses copines sur snapchat qu’elle avait envie de mourir et tout ça à 20h un dimanche, les copines de la gamine affolées ont essayé de joindre les profs avec des messages que l’on a pas vus … normal à 20h et un week end et heureusement une prof de sport était devant son ordi et à appelé les flics qui ont débarqués chez la gamine alors que les parents n’étaient pas là. Un autre de mes élèves a un papa qui est complotiste, antivax et qui croit que la terre est plate, autant dire que l’école à la maison pour ce gamin c’est plutôt l’enfer à la maison. Une autre encore est originaire du vietnam et habite avec douze mille cousins qui ne comprennent pas qu’elle est en train d’étudier quand elle est sur son ordi. J’ai essayé de lui expliquer par visio un travail qu’elle devait me rendre, elle avait du mal à m’entendre tellement il y avait du bruit chez elle et j’entendais sa mère lui parler et lui poser des questions pendant que mois de l’autre côté du fil je devais répéter et répéter pour qu’au final je me rende compte que ça ne servait à rien.
Bref le seul avantage de ce lockdown pour moi était de pouvoir me lever plus tard, et surtout de ne pas avoir à gérer tous les gamins mal élevés et irrespectueux qui me rendent la vie impossible quand on est à l’école. Un point positif c’est que la gamine qui avait affolé tout le monde et qui a aussi décidé de changer de prénom et de pronom m’a beaucoup parlé en ligne et ça a permis de créer quelques liens impossibles a développer à l’école en face à face. J’ai aussi eu des longues conversations avec un élève qui est autiste Asperger. C’était aussi pas mal de pouvoir bouger dans la journée et j’ai fait plus de marches. Un matin j’ai emmené ma classe de photo dehors pour chercher des trucs à photographier. Marion était avec moi et les élèves sur Google Meet (mais ils y avait pas grand monde) et nous avons vu un énorme brown snake le long du ruisseau.
Nous sommes retournés à l’école le 25 octobre en face à face avec les grands de year 9 and 10. Theodore est aussi retourné à l’école en même temps que moi c’était dur pour lui de se lever à l’heure pour prendre le bus. On doit tous porter des masques à l’interieur.